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Pourquoi vous devriez bien planifier le décaissement à la retraite ?

Pourquoi vous devriez bien planifier le décaissement à la retraite ?

À quel âge demander ses rentes? Dans quel ordre décaisser ses actifs? La réponse à ces questions aura une incidence majeure sur vos ressources financières à la retraite.

La période de la retraite peut générer bien des inquiétudes. En effet, on passe d’une phase active où l’on touche des revenus d’emploi stables à une autre où il faut compter sur nos actifs et nos rentes. CELI, REER, FERR, RRQ, PSV, fonds de pension de l’employeur… il est facile de s’y perdre. Quel ordre de décaissement privilégier?

La planification fiscale est essentielle
La phase de décaissement est la conclusion d’efforts d’épargne qui se sont étalés sur de nombreuses années. Il faut bien la planifier, car notre revenu imposable variera d’une année à l’autre en fonction des actifs retirés. «Si l’on retire du CELI, il n’y aura pas d’impôt. En revanche, quand on effectue des retraits du FERR, ils sont considérés comme un revenu imposable. De plus, en demandant ses rentes de RRQ trop tôt, on se prive de la bonification. C’est pourquoi une planification fiscale rigoureuse est la clé pour optimiser ses revenus à la retraite», souligne Jean-Philippe Vézina, planificateur financier et fiscaliste de l’Équipe Jean-Maurice Vézina.

Il faut savoir que cette planification n’est pas coulée dans le béton et peut évoluer au fil du temps. «Le meilleur plan de décaissement à la retraite permet d’optimiser la fiscalité, mais surtout d’atteindre vos objectifs personnels. Chaque situation est unique, le plan doit être le reflet de votre réalité», assure Jean-Philippe Vézina.

Exemples de décaissement
Prenons l’exemple de Jacques, qui prévoit prendre sa retraite d’ici la fin de l’année, à ses 63 ans. Sa conjointe, Lucie, 65 ans, est nouvellement retraitée.

Jacques a un REER de 200 000$ et un CELI de 50 000$. Lucie a un REER de 50 000$, un CELI de 90 000$ et un placement non enregistré de 100 000$.

La rente mensuelle de RRQ estimée pour Jacques est de 821$ et elle est de 650$ pour Lucie. Ils ont besoin d’un revenu net mensuel de 4000$ indexé pour payer leurs dépenses. Jean-Philippe Vézina a établi quarte scénarios.

Scénario 1:

Si le couple décaisse les placements lourdement imposés en premier, c’est-à-dire le REER/FERR avant le placement non enregistré et le CELI, il manquera d’argent avant l’âge de 95 ans (manque de 100 500$).

Scénario 2:

Si le couple rachète les placements à faible imposition en premier, en retirant le placement non enregistré et le CELI avant le REER/FERR, il manquera encore une fois d’argent avant l’âge de 95 ans (manque de 51 100$).

Scénario 3:

Si le couple opte pour une stratégie de décaissement mixte, en retirant en même temps des sommes du REER/FERR, du CELI et du compte bancaire non enregistré afin de conserver sensiblement le même revenu imposable durant toute la retraite, il aura non seulement suffisamment d’argent jusqu’à 95 ans, mais aussi un excédent de 25 000$, une différence de 125 500$ avec le premier scénario.

«L’ordre de décaissement est une variable très importante à considérer, mais elle est malheureusement souvent négligée. Une bonne stratégie de décaissement permettra de ne pas laisser d’argent sur la table», mentionne Jean-Philippe Vézina, qui a aussi travaillé sur un quatrième scénario en modifiant la date de prise de RRQ.

Scénario 4:

Si Jacques et Lucie reportaient leur rente de la RRQ de cinq ans, donc respectivement à l’âge de 68 ans et 70 ans, ils pourraient profiter de la bonification. En optant également pour une stratégie de décaissement mixte, ils auraient suffisamment d’argent jusqu’à 95 ans et il y aurait même un excédent de 248 200$, soit une différence de 348 700$ avec le premier scénario.

CONSEILS:
● Une étude récente de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke[1] démontre que la combinaison d’un manque d’informations et de biais cognitifs pousse un trop grand nombre de Québécois à prendre leurs rentes de RRQ trop rapidement et que la demander à 60 ans s’avère un choix coûteux. Seule exception: les personnes ayant une mauvaise santé dont l’âge de décès serait inférieur à 73 ans, ou lorsque qu’un faible revenu de retraite est anticipé.

● L’accompagnement d’un professionnel peut vous aider à bâtir un plan financier personnalisé pour la retraite, que vous soyez à trois, à cinq ou même à 10 ans de celle-ci.

[1] https://cffp.recherche.usherbrooke.ca/quand-debuter-ses-prestations-publiques-de-retraite-les-avantages-de-la-flexibilite/

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